OLIVIA C. WINEHWAK - 1oo %

Cette question totalement absurde m’a été posée par mon meilleur ami, enfin du moins, par la personne dont je suis la plus proche, le jour de notre rencontre. Callahan avait certainement un peu trop bu, & après m’avoir raconté comment il avait grandit dans une famille de sang pur bien particulière, c’était apparemment à mon tour de lui décrire ma vie de A à Z. Bizarrement, moi qui ne parle jamais, je me suis lancée dans un très grand monologue. L’alcool en est très certainement la cause. Je lui ai raconté les moments les plus importants de ma vie, certains que j’avais vécus, d’autres que j’avais un jour imaginé. Je me souviens de tous les mots que j'ai prononcé. Je me souviens du silence de Callahan, de son regard posé sur moi, il n'a fait aucun commentaire, & j'ai aimé ça. Je me suis remémorée ma vie, & à vrai dire, cela m'a fait du bien. C'est dingue comme une soirée passée avec une bouteille de champagne, avec un garçon que vous connaissez depuis deux heures dans une chambre d'un immense manoir peut vous métamorphoser.

Ma vie a commencé comme la tienne, comme celle de tout le monde. Je suis née à l’hôpital Sainte-Mangouste à Londres. Quand j’ai commencé à pleurer, l’infirmière - ah non, ça c’est un mot de moldu - enfin celle qui a accouché ma mère, a déclaré « C’est une très belle petite sorcière. » Enfin j’imagine, car j’ai très peu de souvenirs de ce jour-là. Tu en as toi ? Non hein. Je ne me souviens pas non plus de la suite, mais ça on me l’a raconté. Beaucoup de membres de la famille sont venus voir la nouvelle petite sang-pur qui agrandissait la famille. Tout le monde était content, enfin, sauf ma grande sœur. Dès le premier jour, elle a été jalouse de cette attention que les adultes me portaient, alors je n’étais qu’une petite chose inintéressante qui ne faisait que de pleurer. En tout cas, j’avoue que je la comprends un peu. J’aurais moi aussi été jalouse à sa place, mais le fait que cette jalousie, cette ignorance dure, je n’ai jamais compris. Ensuite, après ma naissance, il y a eu le faire-part. Il a été envoyé à de nombreuses familles que mes parents connaissaient. Il était à peu près ainsi : vert, avec une écriture couleur argent. Les couleurs de Salazar Serpentard évidemment.

I lost everything to you ;
« Lluvia ! Jack arrive, dépêche toi voyons. »
« Oui. J’ai bientôt fini de me préparer. »

J’avais du mal à y croire. Ma sœur était toujours dans la salle de bain, et elle allait rater quelques minutes avec le –son - beau Jack. Oui, je ne pouvais pas le nier, je trouvais son ami tout à fait à mon goût. Malheureusement, je n’avais jamais eu l’occasion d’être seule avec lui, mais cela allait changer aujourd’hui. Cela faisait une heure que j’attendais avec impatience, assise sur le bord du lit de ma grande chambre. Quand j’entendis ma mère appeler ma très chère sœur, j’ai lancé mon plan diabolique. Après avoir remis en place mes cheveux, je suis allée derrière la porte de la salle de bain, et, je me suis débrouillée pour la bloquer. Pour que ma sœur aîné ne puisse pas sortir avant une bonne demi-heure et encore, elle était tellement empotée, qu’elle mettrait une heure à ouvrir cette porte. Puis, d’un air très digne, j’ai débuté la descente des longs escaliers menant au rez-de-chaussée de notre maison. Jack était déjà là. Magnifique. Ses yeux bleus cherchaient Lluvia, mais ils finirent par se poser sur moi. Un léger sourire apparut sur son visage, et il s’empressa de me saluer :

« Olivia. Tu as énormément changé. Tu ressembles de plus en plus à ta sœur. D’ailleurs, où elle est ? »
« Dans la salle de bain, elle va bientôt arriver. Mais elle m’a dit de te faire monter dans sa chambre, pour que tu n’ais pas à attendre dans l’entrée. »
« D’accord. J’y vais. »

Jack monta très rapidement les escaliers, et je le suivi très rapidement. C’est qu’il courait vite en plus. Je ne mis pas longtemps à le trouver, il était assis sur le bord du lit de ma sœur, qui était encore dans la salle de bain pour un bon moment. Je ne sais pas combien de temps nous avons discuté Jack & moi, suffisamment pour que Lluvia parvienne à sortir de la salle bain. Elle est arrivée très énervée dans sa chambre, mais elle était tellement heureuse de voir Jack, qu’elle a oublié de me faire une remarque. Même si elle me demanda de partir de nombreuses fois, je restais. Et cela avait le don de l’agacer, je m’en rendais bien compte. Jack m’accordait de plus en plus d’attention, et la bombe Lluvia explosa quand nous nous sommes mis à rire à cause d’une même plaisanterie. Elle me poussa sans ménagement pour m’éloigner de Jack, & commença à hurler.

« TU VAS NOUS LAISSER TRANQUILLE OLIVIA. »
« J’ai rien fais de mal. »
« TU M’AS ENFERMEE DANS LA SALLE DE BAIN, ET MAINTENANT TU NOUS COLLES. TU VAS PARTIR DE CETTE CHAMBRE, NOUS FOUTRE LA PAIX. »
« Je voulais juste voir un peu Jack. C’est tout. »
« TU AS TOUT GACHE. TU GACHES TOUJOURS TOUT. »

Et là…sa main s’envola, je n’ai pas été assez rapide pour l’éviter. Elle m’a frappée, giflée. Des larmes me sont montées aux yeux. Je me suis enfermée dans ma chambre durant deux jours suite à cet épisode. Je me souviens de ce jour comme si c’était hier. Ce jour où j’ai définitivement perdu ma sœur, le jour qui m’a totalement métamorphosé. Depuis cette fameuse journée, je suis selon ma sœur, une vraie peste, une garce, horrible, insupportable, & j’en passe.

Don't standing in the way of control ;

Ce souvenir là, je ne l’ai pas raconté à Callahan. Pourquoi ? Pour la simple & bonne raison que nous l’avons vécu ensemble quelques années après notre rencontre. Nous avons ici renouvelé l’expérience, la même chose que le soir de notre rencontre : champagne, endroit tranquille, bonne humeur pour une fois. Nous étions sur le toit du manoir dans lequel se déroulait la soirée entre famille de sangs purs, le toit était en effet accessible à partir d’une fenêtre d’une pièce de l’étage, et cela ne nous avait pas échappé. Bizarrement, le silence régnait entre nous. Nous étions très certainement trop occupés à observer le ciel. C’est Callahan qui a décidé de rompre cette douce tranquillité :

« Tu m’aimes ? »
« C’est ton habitude de poser des questions bizarres quand tu as trop bu ? »
« C’était une question sérieuse. »
« Heu…bein. C’est compliqué. Tu es…un bon ami. Voilà c’est ça. »
« Ca répond pas à ma question. »
« Je ne veux pas répondre. »
« S’il te plait. »

Ce n’était même pas la peine de tourner la tête vers lui, pour regarder l’expression suppliante qu’il devait afficher. Je savais pertinemment que ne je saurai pas résister à ses yeux, à son sourire en coin. Il ne supportait absolument pas ce silence, ce n’était pas dur de deviner. C’est sans doute pour cela, que son bras s’aventura sur mes épaules. Il m’attira doucement contre lui, et je ne rechignai pas quand ses bras se refermèrent autour de moi. Je posai tout doucement ma tête contre son torse. Ce moment était parfait. La peste que j’étais venait de s’endormir pour laisser place à une fille normale, qui a peur de ses sentiments. Et comme si cette étreinte n’était pas suffisante, il a approché doucement ses lèvres des miennes, je pouvais sentir son souffle chaud sur mon visage, et un léger frisson parcouru mon corps à cette sensation. Il m’a embrassé tendrement et doucement. Ca a certainement été un des plus beaux moments de ma vie. Enfin que dis-je, on en est resté là. A un à la fois simple et beau baiser. Nous sommes toujours amis, il ressent plus que de l’amitié pour moi, c’est certain. Mais bon, l’amour. C’est une chose bien abstraite en laquelle je ne crois absolument pas.